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La reprise du muscle chez le cheval

par | Nov 8, 2022 | Bien-être animal, Biomécanique équine, Physiologie équine

Que ce soit après une période de repos forcé (blessure, maladie), après une période d’indisponibilité du cavalier ou bien après une perte de poids importante, il peut arriver que votre cheval perde du muscle. Dans ce cas vous aller avoir besoin de lui redonner de la condition physique de manière cohérente pour éviter une blessure et construire des muscles sains et forts.

NB : Lorsque le cheval perd du poids, il perd de la graisse avant tout, et il perd du muscle par l’inactivité. Il est probable que si votre cheval était en surpoids, il n’avait pas pu bâtir beaucoup de muscles. Et enfin, la graisse et le muscle sont des tissus différents ! Une perte de graisse n’est donc pas automatiquement synonyme de perte musculaire, dans le cas où la perte de poids est très progressive et en parallèle d’un travail continu.

Dans tous les cas, vous prévoyez de remettre votre cheval au travail, il va donc falloir établir un plan d’entraînement pour lui permettre de retrouver ce muscle perdu, et ce, sans se blesser ou avoir des douleurs.

Je précise avant de poursuivre que je ne suis pas entraîneur de chevaux ni coach, et que mon article est basé uniquement sur la physiologie du cheval et sa biomécanique, j’aborde donc le sujet plus d’un point de vue de la santé.

Les points à vérifier avant de démarrer :

Dans un 1er temps, votre cheval a perdu du muscle, il aura donc forcément modifié son schéma corporel et / ou compensé. La 1er chose à faire avant de reprendre un travail régulier ou soutenu, ce sera donc de faire un bilan avec l’ostéopathe, afin de ne pas démarrer sur un cheval « tordu ».

Le 2e point qui pour moi est primordial, c’est de vérifier si l’alimentation du cheval est adaptée, afin qu’il n’ait pas de carences.

Les carences en vitamines et minéraux ont un impact direct sur les muscles. Ils peuvent provoquer des tensions musculaires, des raideurs, des courbatures et des douleurs. De plus, sur un cheval carencé, vous ne parviendrez pas à construire des muscles forts et en bonne santé. On voit d’ailleurs assez souvent des chevaux qui malgré le travail reste « creux », la raison est que leur alimentation n’est pas équilibrée.

Pour vérifier ce point, vous pouvez réaliser une prise de sang, mais sachez qu’une prise de sang trop générique ne démontrera rien (votre cheval peut avoir une prise de sang normale au niveau des valeurs génériques et avoir quand même des carences). Si vous souhaitez avoir des précisions, il faut une prise de sang très ciblée.

Le plus simple est de faire une analyse de fourrage et de demander un bilan nutritionnel par un professionnel (ici : Harmonie nutrition équine)

3e point, est-ce que votre cheval est montable ? Ce point est important, car selon les raisons de la perte musculaire de votre cheval, il se peut que ce ne soit pas bénéfique pour lui de reprendre le travail monté trop tôt. Il est tout à fait possible de remuscler son cheval par du travail à pied, et cela peut-être un bon démarrage avant de se remettre en selle.

Lorsque vous avez vérifié les 3 points précédents, vous pouvez démarrer le travail.

Comment reprendre correctement ?

NB : que ce soit à pied ou en selle, il est important de préparer son cheval à l’effort, encore plus s’il vit en box. Pour cela, déjà au moment du pansage, vous pouvez réveiller un peu son corps par des mouvements circulaires. Ensuite, si un professionnel vous montre comment faire, vous pouvez réaliser quelques étirements, toujours après avoir marché au moins 5 minutes.

Si vous optez pour du travail à pied, voici quelques exercices que vous pouvez faire avec lui à pied :

  • Le travail en longe : 20 minutes de longe active sera un très bon début. Longer ne veut pas nécessairement dire tourner en rond ! Vous pouvez varier, amener et accompagner votre cheval en ligne droite sur la piste, et pourquoi pas sur des barres au sol.
  • Que ce soit en longe ou en liberté, faite lui faire beaucoup de transitions.
  • Toujours avec la longe ou en liberté (selon le niveau de votre cheval), vous pouvez travailler les déplacements latéraux, déplacement des épaules, des hanches, et le faire reculer.

Cette période transitoire sera de plus excellente pour renouer le lien avec votre cheval dans le travail.

Lorsque vous décidez de reprendre en selle, vous pouvez démarrer le travail par une reprise du cardio, en réalisant par exemple des trottings. Il est important d’y aller très graduellement, en augmentant la durée et la difficulté petit à petit. N’allez jamais au-delà des capacités de votre cheval.

Lors de vos trottings, n’hésitez pas à utiliser les dénivelés ! Monter, descendre, cela va obliger votre cheval à mobiliser des muscles importants. De préférence au pas, avec une allure régulière.

Ensuite, selon où et comment votre cheval c’est démusclé, il faudra cibler quelques exercices précis. Mais dans tous les cas sachez que le mieux est de varier. Ce que l’on cherche, c’est une musculature harmonieuse et régulière, donc il faut pour cela travailler différents exercices en alternant.

Ne cherchez pas à aller trop vite ! Si votre but est de reprendre le saut, la priorité ne sera pas d’aller sauter des barres. Il faudra entamer un vrai travail de fond sur le plat et en dressage d’abord. Si votre cheval savait sauter avant, il saura toujours dans quelques mois 😉 Rien ne sert d’aller trop vite, sinon vous risquez la blessure. En attendant, le travail sur des barres au sol ou barres surélevées fera une alternative excellente !

Lors de vos séances, faites beaucoup de transitions, et quand votre cheval est prêt, vous pouvez lui demander de partir au galop directement du pas, ou même au trot après un reculer.

Les précautions à prendre, avant et après les séances :

Dans tous les cas, il ne faut jamais négliger l’échauffement. Votre cheval doit avoir marché suffisamment rênes longues avant de démarrer le trot ou le galop.

Avant d’aborder une séance, fixez-vous des objectifs : quels muscles je souhaite travailler ? Comment le faire ? Combien de temps ? Et surtout, faites-vous aider de temps en temps pour qu’une personne extérieure regarde votre travail. Certains chevaux savent très bien gruger et réaliser un exercice sans être dans la bonne attitude. Hors, pour qu’un muscle travaille, il est important que l’exercice soit bien réalisé.

Pendant vos séances, ne faites pas de pause à l’arrêt, votre cheval doit toujours être en mouvement, même si c’est au pas rênes longues.

A la fin de chaque séance, prenez le temps de bien marcher votre cheval, de vous occuper de lui et d’être attentif aux moindres signes d’inconfort de sa part. Pour reprendre du muscle, il faut que le travail se fasse avec envie et dans la décontraction, sinon vous allez engendrer à l’inverse des tensions musculaires douloureuses pour votre cheval.

Selon le mode de vie de votre cheval, et selon les recommandations d’un nutritionniste, voyez si après certaines séances votre cheval à besoin d’une ration ou s’il a besoin d’électrolytes (en transpirant le cheval perd beaucoup de sel).

En parallèle, il pourra être intéressant de faire suivre votre cheval par un massothérapeute, afin que celui-ci vérifie la bonne santé des muscles et libère votre cheval d’éventuelles tensions qui peuvent s’installer.

Quelques mois après la reprise du travail, refaite un point avec l’ostéopathe à nouveau.

NB : je parle ici de suivi régulier, hors pathologie particulière ou conformation particulière dont un cheval peut-être atteint. Un cheval ayant eu de lourdes blessures ou présentant un high / low pourra avoir besoin d’un suivi plus régulier, avec peut-être un suivi véto en complément. Si votre cheval avait un protocole vétérinaire pour la reprise, alors vous devez en 1er lieu suivre celui-ci !

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