LA VERMIFUGATION DES CHEVAUX
La vermifugation des chevaux – la gestion des parasites
Dans cet article, nous allons aborder la vermifugation chez le cheval. Pour bien vermifuger, il est important de comprendre les différents parasites, le mode de contamination et les conséquences pour les chevaux. Surtout, nous verrons comment agir en prévention.
Il est indispensable de traiter ses animaux contre les parasites internes, car ceux-ci peuvent causer de graves problèmes de santé dans certains cas.
En revanche, on a tendance parfois à abuser du vermifuge, en pensant bien faire à le donner à chaque saison, et certains pensent même agir en préventif ! Hors le vermifuge n’agit que s’il y a présence de parasites, et il peut être inefficace face à certains type de parasite. De plus, en présence de parasites en très petit nombre, il n’est pas toujours nécessaire de vermifuger.
Il est donc nécessaire de bien comprendre comment cela fonctionne, quel vermifuge choisir et à quelle fréquence. Je vous explique tout.
Quels sont les principaux parasites internes chez le cheval ?
Il existe 3 grandes catégories de vers :
- Les vers ronds, avec par exemple les Oxyures qui sont souvent responsables de démangeaisons (queue en épi), les grands strongles qui peuvent être à l’origine de coliques. Pour cette catégorie, les larves peuvent s’enkyster dans la muqueuse de l’intestin et seront difficile à traiter. Enfin la famille des Ascaris qui peuvent provoquer amaigrissement et coliques.
- Autre type, les vers plats comme les ténias par exemple qui concernent les chevaux au pré, ils provoquent diarrhées chroniques et coliques. La coproscopie est inefficace pour ces types de vers, car ils n’excrètent pas d’œufs mais des segments (une partie du corps du ver va se détacher pour donner naissance à un nouveau parasite).
- Enfin, les larves d’insectes, les gasterophiles, qui sont les œufs de mouches que l’on retrouve en été sur le poil des chevaux. Le cheval se contamine en se léchant puis les larves se fixent au niveau de l’estomac. Ils provoquent des douleurs d’estomac (ulcères, inconfort après avoir mangé, perte d’état).
Pourquoi il est indispensable de vermifuger les chevaux ?
Afin d’éviter la prolifération des vers, la contamination entres chevaux et les maladies associées, il est indispensable de vermifuger correctement son cheval.
Quelles sont les limites de la vermifugation des chevaux, et pourquoi éviter de vermifuger systématiquement ?
Vermifuger n’est pas un acte anodin. La 1er chose c’est que les vermifuges contiennent des substances chimiques (insecticide) qui seront évacuées dans les crottins et s’épandre sur les sols. Ces substances peuvent être nocives pour l’environnement et certaines espèces.
Ces vermifuges auront aussi un impact sur la flore intestinale du cheval. Si on donne trop de vermifuge systématique, on pourra provoquer plus de mal que de bien.
Il est donc important de bien faire attention à cela, et soutenir la flore intestinale du cheval avant et après la prise du vermifuge.
L’autre limite de la vermifugation, c’est la résistance qui peut se créer au fil du temps. Les parasites vont s’habituer petit à petit et devenir de plus en plus résistants aux molécules (tout comme on le sait, les antibiotiques sont moins efficaces aujourd’hui, à cause de cette « résistance »).
Qu’est-ce que la vermifugation raisonnée et comment la mettre en place dans vos écuries ?
La coproscopie est une analyse de crottin, assez facile à réaliser et peu couteuse (environ 20 €). Cet examen permet de quantifier la présence de nématodes adultes, en comptant les œufs contenus dans le crottin. Tous les parasites ne pourront pas être détectés comme les ténias ou les gastérophiles. Pour la recherche de ceux-ci il faut procéder à un examen spécialisé et ciblé. Pour réaliser une coproscopie, il faut prélever du crottin frais, et le transmettre rapidement à un laboratoire. Pour cela rapprochez-vous de votre vétérinaire pour qu’il vous explique la procédure. Un plan de vermifugation intéressant serait de faire réaliser une coproscopie tous les 3 mois, puis à ne traiter que les vers identifiés lors de cet examen.
On peut rajouter à cela une autre vermifugation complète dans l’année, afin d’éliminer d’autres types de vers qui pourraient être présents
Simple à faire quand on a son cheval chez soi, ou que l’on ne possède pas trop de chevaux. C’est plus difficile à réaliser dans une grosse écurie ou dans un grand troupeau de chevaux.
Attention ! Si votre animal présente des troubles ou un amaigrissement inexpliqué malgré le vermifuge, il est nécessaire de consulter un avis vétérinaire afin de réaliser des analyses précisent et voir ce qu’il convient de faire. De plus, pour les poulains, les juments gestantes ou allaitantes, les très vieux chevaux ou malades, il est préférable de s’en référer au vétérinaire pour avoir un protocole adapté et qui ne sera pas dangereux pour votre animal. La vermifugation raisonnées ne sera pas la plus adaptée pour eux.
Les bonnes pratiques pour mieux gérer les parasites internes :
La meilleure chose à faire pour éviter de trop vermifuger, c’est de faire de la prévention ! Voici quelques gestes à avoir pour éviter la prolifération trop importante de parasites.
- Ramasser les crottins tous les jours, même au pré (surtout dans les pâtures d’ailleurs, car en écuries les boxes sont en général fait tous les jours).
- Eviter le surpâturage !
- Vermifuger tous les chevaux en même temps et ne pas les changer de parcelle tout de suite après (attendre au moins 2 semaines pour éviter de contaminer une autre parcelle)
- Eviter les zones marécageuses qui favorisent le développement des parasites.
- Ne pas sur doser ou sous doser le vermifuge. Donnez la quantité adaptée à chaque cheval.
Maintenant que vous savez tout, vous pourrez adopter les bonnes pratiques pour éviter que votre cheval n’ait des soucis de santé à cause de la présence de parasites, ou encore à cause d’une sur-vermifugation !
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