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L’importance de l’âge du sevrage chez les animaux :

par | Août 1, 2023 | Bien-être animal, Communication Animale, Education canine, Monde canin, Physiologie équine

L’importance de l’âge du sevrage chez les animaux  :

Je voulais au départ vous parler de l’âge du sevrage chez le chiot, et les conséquences d’un sevrage précoce. Mais finalement, une chose dont je suis sûr avec l’expérience dans mon métier, c’est que peu importe l’espèce, un sevrage raté, trop précoce ou trop violent laisse des séquelles chez l’animal. (ici cela s’applique aux chiens, chats et chevaux principalement).

Le sevrage, c’est quoi  ?

Si on pose la question à un grand nombre de personnes, la plupart répondront que c’est l’âge où l’animal mange en autonomie, sans téter sa maman. C’est d’ailleurs la définition du dictionnaire :

Cessation de l’alimentation lactée chez l’enfant, le petit animal

Ok, alors cela voudrait dire que dès que l’animal ou l’enfant ne boit plus le lait de sa mère, hop, il est prêt pour partir à l’aventure, tout seul ou en groupe, prêt à affronter la vie ! houla la ! doucement, est-ce que ce n’est pas un peu réducteur tout ça ?

Dans les faits ?

Le sevrage ne se limite pas à la cessation de l’alimentation lactée, c’est bien plus que ça. Cela inclut en réalité une partie d’éducation par la mère, la socialisation, l’acquisition de la confiance, l’acquisition des codes et comportements sociaux pour vivre en groupe. Cela se fera par la mère, mais aussi par d’autres jeunes ou adultes de la même espèce, la fratrie quand il y a plusieurs petits (chats et chiens).

Conséquences d’un sevrage trop précoce ou trop violent  :

Sur la santé –> Si l’animal n’a pas bénéficié du lait maternel sur une période suffisante, il peut développer des problèmes de croissance, avoir une santé plus fragile avec un système immunitaire faible, développer des problèmes digestifs car il aura mangé trop tôt de la nourriture solide.

Sur son comportement –> Si l’animal est retiré trop tôt de la mère, et si en plus c’est fait très brutalement, il pourra développer beaucoup d’anxiété et de peur plus tard. Il aura du mal à se confronter aux nouveautés, à l’apprentissage.

De plus il pourra avoir des problèmes avec ses congénères, car il n’aura pas acquis correctement les codes liés à son espèce. Il pourra soit être agressif avec les autres, ou harceleur, ou encore à l’inverse terrorisé à l’idée d’évoluer en groupe.

On voit beaucoup de troubles également au niveau neurologique, où l’animal présente de grosses difficultés dans l’apprentissage (hyper actif, impossibilité de se concentrer, anxiété qui empêche d’apprendre, hyper attachement…)

Egalement, il peut développer des troubles alimentaires : anorexie, boulimie, agressivité autour de la nourriture ou bien encore on peut voir l’apparition de stéréotypies.

Quel est l’âge idéal du sevrage  :

En fonction de l’espèce, l’âge du sevrage sera très différent ! Actuellement, les éleveurs appliquent pour la plupart la règle suivante (qui est l’âge légal pour vendre un animal) :

  • 2 mois pour un chiot
  • 2 mois pour un chaton

Les poulains quant à eux sont souvent retirés à la mère vers 5 ou 6 mois.

Chez les chiots et chatons :

En principe ceux-ci arrêtent de téter vers 4 semaines. La mère va commencer à repousser gentiment les petits, étant gêné par leurs dents, et leur développement les pousse à la curiosité pour aller chercher autre chose. A ce moment-là il est important de proposer aux petits de la nourriture adaptés à leur croissance, afin de faire la transition et préparer leur système digestif.

Pendant les semaines suivantes, elle va continuer leur éducation. Ils vont également évoluer entre petits, faire des jeux, des simulations en tous genres, faire des tests. A chaque étape et en fonction du tempérament de chacun, ils pourront continuer à bénéficier de la protection et du réconfort de leur maman.

Même s’il arrive que vers 2 mois la maman ne semble plus s’occuper du tout des petits, ce n’est pas une raison pour penser qu’ils sont prêts à partir. On sait que si les chiots ou chatons restent ensemble au minimum jusqu’à leurs 3 mois, ils seront beaucoup mieux dans leurs pattes ensuite, et seront plus armés pour affronter leur nouvelle vie ! Un bon éleveur ne cèdera pas ses chiots ou chatons avant 3 mois.

Chez le poulain :

C’est un peu différent. Le poulain sera sevré naturellement du lait vers 10 mois. Dans la nature c’est la période ou la mère est de nouveau prête pour la mise bas. Mais le poulain reste ensuite avec sa mère jusqu’à maturité sexuel.

En élevage, c’est différent et souvent les éleveurs séparent le poulain de la mère vers 6 mois. Dans le meilleur des cas il rejoint un groupe de poulains et de hongres, dans le pire des cas il est isolé, vendu directement et sa vie se poursuit loin de ses besoins physiologiques.

Le plus souvent également, pour des questions financières, la transition est faite à la va vite au niveau alimentaire et le poulain se retrouve très vite en carence, ne recevant pas une alimentation répondant à ses besoins.

En séance, j’ai assez régulièrement des chevaux présentant des troubles du comportement, avec l’humain et avec leurs congénères. Dans certains cas, ce qui ressort des séances c’est que le cheval a été séparé trop tôt ou trop rapidement de sa mère, et qu’il en garde un traumatisme profond. Pour aller plus loin, j’ai également eu des juments en séance qui avait vécu le même traumatisme d’avoir eu son poulain éloigné d’elle brutalement et trop tôt.

Réussir la séparation :

La séparation pourra, dans tous les cas et pour toutes les espèces, se faire progressivement et sur une période de plusieurs jours (10 jours environ), ainsi que la transition alimentaire qui devra être progressive afin de bien préparer le système digestif.

Lorsque l’on prend un animal bébé, les 1er jours peuvent être difficiles. Aussi, plus l’éleveur aura bien réalisé le sevrage, et mieux vous pourrez réussir l’intégration de l’animal sans traumatisme. L’apprentissage pourra alors démarrer le plus vite possible avec vous, la création du lien se fera également bien mieux.

Ainsi tout le monde est gagnant, l’animal et vous, bon, peut-être un peu moins l’éleveur pour des questions financières ! C’est pour cela qu’on pourrait imaginer qu’il serait alors normal que le prix d’acquisition soit plus élevé. C’est un débat qui reste ouvert, je me doute que peu de gens seraient d’accord pour payer leur chien, chat ou poulain plus cher pour ces raisons là.

Sauf que !

Cas pratique –> vous souhaitez acquérir un chiot berger australien. L’éleveur vous annonce 900 €, et vous le prenez à 2 mois (parfois même à 7 semaines comme je vois très souvent). Le chiot arrive chez vous, il est très stressé, traumatisé, il a peur de tout…. Vous ne savez pas très bien gérer la situation.

Le chien arrive vers ses 9 mois, la situation n’est plus gérable. Il fait de l’hyper attachement, de la destruction…etc. Vous contactez alors un comportementaliste.

Coût pour 10 séances entre 700 et 1500 € ! Avec un résultat qui dépendra de votre investissement personnel et de la capacité du chien à récupérer de ses traumatismes liés au sevrage raté.

Sans compter que certains chiots en arrivent à se blesser, donc vous pourriez avoir des frais vétérinaires. Et s’il a développé des problèmes de croissance ou des maladies digestives, vous risquez d’avoir un chien qui vous coutera cher en vétérinaire toute sa vie.

Alors ? Une fois qu’on a démontré cela, ne vaut-il pas mieux payer le chiot directement 2000 €, le prendre à 3 mois bien tassés et être tranquille ensuite avec un chien bien dans ses pattes ?

Ou encore : ne vaut-il pas mieux se passer d’un animal plutôt que faire naître en masse et avoir des bébés pas chers qui toute leur vie d’adulte présentent des problèmes ?

A vous de voir….

Pour conclure cet article, sachez que le choix de l’élevage est important, et que souvent les bons éleveurs sont ouverts à la discussion. Vous pouvez demander à ce que l’animal reste avec sa mère jusqu’à la bonne période, quitte à payer un supplément de garde à l’éleveur. La plupart seront d’accord avec ça. Un bon éleveur en tout cas oui !

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